22 novembre 2017

La posture en héritage


Ma grand-mère était une fière personne. Toujours bien coiffée, toujours bien mise et surtout, toujours bien droite.

- Redresse tes épaules.
- Rentre ton ventre.
- Regarde devant toi.

Voilà les précieux conseils reçus par l'adolescente timide que j'étais alors. Sans les nombreuses fois où «grand' man» m'arrêtait pour soulever mon menton ou pour corriger ma posture, je suis convaincue que je ne serais pas la femme que je suis aujourd'hui.

Était-ce juste une question d'apparence? Oh que non! Parce que si j'ai des souvenirs de rires, de plaisir et de complicité, c'est bien avec elle. Avec «grand' pa» aussi, il va sans dire, sauf que lui, pour mon bien-être, il me disait de ne pas m'asseoir sur du ciment si je voulais avoir des belles fesses!

Encore aujourd'hui, je ne peux m'empêcher d'écouter leurs conseils. Avec un sourire en coin pour celui de mon grand-père mais avec confiance et fierté pour ceux de ma grand-mère. Parce que c'est le plus beau cadeau qu'elle m'a donné.

Jeune fille rondelette, alors que mon corps prenait forme, j'avais tendance à courber les épaules et à marcher la tête basse. Ce qui n'était pas très aidant pour entrer en relation avec les gens. D'ailleurs, sans le vouloir, ma posture avait pour effet de m'isoler des autres tandis qu'au fond de moi, je n'avais qu'une seule envie: créer des liens et m'amuser.

Mais pourquoi me disait-elle de rentrer le ventre? N'était-elle pas capable de m'accepter avec mon bourrelet? Questionnement légitime s'il est vôtre. Parce que de nos jours, il est difficile de croire qu'on peut s'exprimer en toute simplicité sans arrière pensée à ce sujet...

Heureusement, je n'ai jamais senti que ma grand-mère me trouvait grosse ou qu'elle souhaitait cacher quelque chose de disgracieux en me disant de rentrer le ventre. Au contraire, j'ai toujours vu l'amour dans ses yeux.

Un amour porteur d'un grand message: soit fière d'être celle que tu es. Marche la tête haute et ouvre-toi au monde entier en te dressant bien droite.

Grand-maman, la posture que tu m'as laissée en héritage a fait de moi une personne riche en savoir-être. 

Merci à toi, dans l'au-delà, pour ce merveilleux présent. 

4 novembre 2017

La fatigue a le dos large

Je suis de nature «faite forte». Vous savez, ces épaules qui sont capables d'en prendre? Ce sont les miennes. Mais vient un temps où elles tombent, mes épaules, sous le poids des responsabilités... L'adulte que je suis ne peut certainement pas se permettre des enfantillages, n'est-ce pas?

- Maman, viens-tu jouer avec moi au Monopoly?

- Pas maintenant mon petit homme. Je suis trop fatiguée. Ou plutôt, j'ai assez d'affaires à gérer dans ma tête pour avoir du plaisir à me bâtir un empire qui n'en fini plus, serait une réponse plus honnête.

- Chérie, viens-tu t'amuser dans les feuilles avec nous?

- Pas maintenant mon amoureux. Je suis trop fatiguée. Ou plutôt, j'ai une tonne de feuilles à ramasser sur mon bureau et il n'y a rien d'amusant là-dedans, serait une réponse plus réelle.

- Allo Véro? Que dirais-tu qu'on s'organise un souper de filles ce soir?

- Pas aujourd'hui mon amie. Je suis trop fatiguée. Ou plutôt, je n'ai pas fini le ménage, le lavage, le pliage et je ne sais pas quand je pourrai m'arrêter, serait une réponse plus vraie.

Trop fatiguée? C'est normal au mois de novembre n'est-ce pas? Avec les jours qui raccourcissent, on a moins de temps pour tout faire hein?

Stop. Veuillez m'excuser si je change d'idée sur un dix cents mais je refuse d'aller plus loin dans ce délire. En effet, il n'y a rien de «normal» dans ma fatigue. Même si notre accès à la lumière du jour est variable d'une saison à l'autre, sachons qu'il y aura toujours 1440 minutes dans une journée. Donc, il est faux de croire qu'on a moins de temps pour tout faire. Il suffit de s'adapter. 

Et puis, pourquoi vouloir «tout faire» si je ne peux pas «être»? Parce qu'un jour, je ne serai plus de ce monde. Je ne sais pas quand ma fin arrivera (et je ne veux pas le savoir) mais quel souvenir de moi j'aimerais laisser aux gens que j'aime? Celui d'une fille fatiguée? Assurément, non. Celui d'une mère, d'une amoureuse, d'une amie? Assurément, oui.

C'est décidé, à partir de maintenant, je n'invoquerai plus des raisons qui n'en sont pas. Soit j'assumerai mes réponses, soit je me laisserai prendre au jeu. Et vous savez quoi? Je sens déjà mes épaules moins lourdes. En plus, la fatigue semble s'être évanouie dans la nature parce que maintenant, je suis là.. et non  lasse!



29 septembre 2017

Orange, vous dites?


Ah! Comme j'aime l'automne! Cette saison où l'oscillation règne pendant que mon cœur balance. Devrais-je passer de longues heures, assise, pour contempler des paysages à couper le souffle ou profiter de l'air frais pour bouger et respirer à pleins poumons? Devrais-je m'inscrire à ces nombreuses activités offertes pour stimuler tous mes sens ou rester chez-nous, dans mon petit nid douillet, pour calmer tous mes sens?

Jusque là, ça va. Je gère bien les choix quotidiens qui se présentent à moi. Par contre, je ne suis pas toujours bonne gestionnaire quand il s'agit de mes états d'être... Que faire avec ces émotions qui vont et viennent entre les jours de grâce et les jours de déprime si propices par temps automnal?

Avant ce jour «orange», j'avais bien quelques petits trucs pour me changer les idées et me remonter le moral mais rien n'avait été aussi efficace que le jeu proposé par mon amie. C'était simple comme jeu. Alors que j'étais triste au bout du fil, elle m'a dit: «je serai chez-toi vers 16h cet après-midi mais d'ici là, je veux que tu portes une attention particulière à tout ce qui est de couleur orange autour de toi. Je ferai la même chose de mon côté et tu verras la magie faire son œuvre».

Au début, je ne comprenais pas comment ce jeu simpliste pouvait m'aider à me sentir mieux mais puisque j'avais donné ma parole, je m'y suis prêtée et croyez-moi, une belle surprise m'attendait! À chaque fois que je voyais ladite couleur, je pensais à mon amie et ça me faisait sourire. Je n'avais plus le temps d'être triste tellement il y avait du orange partout!

Vous en doutez? Vous avez raison de ne pas me croire sur parole! Parce qu'on doit le vivre pour le croire. C'est pourquoi je vous invite à jouer avec moi et à voir le orange autour de vous dès maintenant. Amusez-vous, la partie est commencée!

*Mise en garde: ce jeu risque de faire travailler vos muscles zygomatiques (les ordonnateurs du sourire) et de vous faire penser à moi! ;-)

17 mai 2017

Se taille une place


En faisant mon tour de terrain ce matin, j'ai rencontré une branche. Ou plutôt un lilas en devenir. En effet, les fleurs sont sur le point d'ouvrir malgré qu'elles trônent sur une tige frêle. Quelle force de la nature, me suis-je dit! Un modèle à suivre. Sans autre explication, c'est à ce moment-là que l'expression «se tailler une place» a pris un nouveau sens en moi.

Parce qu'à la base, n'est-ce pas difficile de se tailler une place dans notre famille, notre école, notre société? N'est-ce pas difficile quand on veut être «quelqu'un» et qu'on doit se construire un empire à partir de rien?

C'est ce que je croyais. Pourtant, cette branche me prouve le contraire: une simple taille de l'autre a suffit pour qu'elle prenne racine ailleurs. Avec les mêmes attributs. Mais en étant unique.

Ce qui me fascine dans cette démonstration, c'est le don de soi. Ou plus naturellement ici, le «ça va de soi». D'une part, l'arbuste taillé ne s'est probablement pas dit qu'on lui enlevait quelque chose de force, qu'il perdait ainsi son identité ou qu'il deviendrait plus faible à cause de ça. Par ailleurs, il ne s'est probablement pas dit non plus qu'une taille lui ferait du bien, qu'il respirerait mieux ou qu'il gagnerait en vitalité...

Pourquoi ne pas prendre exemple sur la nature alors? Bien sûr, je ne taillerai pas le bras de ma mère ni celui du maire pour m'aider à prendre pied dans ma vie quotidienne mais je peux m'inspirer de leurs expériences, de leur vécu et même laisser le vent me souffler quelques semences.

Ceci étant dit, que mon lilas prenne racine grâce à une graine ou grâce à une branche m'importe peu. Par contre, je dois me faire à l 'idée: il ne deviendra jamais un pommier. Même si j'adore les pommes! Là est l'essentiel. Pour lui, comme pour moi. Simplement et naturellement, Être.

16 mars 2017

L'amour est dans le sac de chips

Samedi dernier, mon chum est arrivé avec deux sacs de chips: un au ketchup et l'autre ordinaire.

- Des chips ordinaires! Mes préférées! Me suis-je exclamée.
- Je le sais, c'est pour ça que j'ai pensé à toi et non seulement à fiston. Parce que toi, tu penses à nous et à nos goûts à chaque fois que tu fais l'épicerie. Mais la plupart du temps, tu ne tiens pas compte de tes préférences et tu t'oublies. Je voulais te faire plaisir. M'a-t-il répondu.

Vous n'avez pas idée à quel point ce sac de chips m'a fait du bien. Et ce n'est pas à cause du gras enrobé de sel que j'ai absorbé, vous l'aurez deviné!

D'abord, j'ai réalisé qu'il avait raison. Pour ces «détails» du quotidien, je ne pense pas souvent à moi. Pourtant, je conseille aux gens de type «je pense à tout le monde sauf à moi» de faire l'inverse. Parce que c'est important de nourrir l'amour de soi. En effet, dans le jardin de la Vie, qui s'aime sème...

De plus, à voir la réaction des autres à chaque fois que je leur offre ce genre de petites attentions, aussi anodines les unes que les autres, c'est évident que ça fait du bien! D'ailleurs, ma petite Véro a bien hâte que j'apprenne la leçon...

Enfin, la cerise sur le sundae (note à moi-même pour la prochaine épicerie: crème glacée à la vanille, chocolat, cerises), c'est ma découverte dans le sac de chips. Un hasard? Un message à comprendre? Un cœur?  Oui!!! Pour vrai, je me suis retrouvée avec une chips en forme de cœur entre les doigts! Je n'en croyais pas mes yeux. Même fiston m'a dit de la prendre en photo tellement elle était parfaite.

Tout compte fait, cet épisode de sac de chips m'a fait du bien. Quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense, l'amour est. Sans genre et sans nombre. Nul part et partout à la fois. Bref, si ce n'est pas un message d'amour ça, je suis dans le champ. Ou dans le pré, c'est selon! ;-)

14 février 2017

À bas la culpabilité!

Si vous êtes comme moi, nombreuses sont les raisons pour se sentir coupable: le ménage n'est pas fini, le lavage non plus et fiston est déçu de ne pas avoir ses jeans favorites aujourd'hui. J'ai mangé 3 biscuits full sucrés et une poignée de chips alors que mon livre de recettes santé traîne sur le comptoir de cuisine depuis le premier de l'an...

J'ai mis un bout de papier dans la poubelle parce que le bac de recyclage était hors de mon champ de vision et mon cœur de pomme aussi parce que je déteste l'odeur du compostage dans ma maison. Mea-culpa.

Cette liste est loin d'être exhaustive mais je vous fais grâce du reste. Je ne voudrais surtout pas vous ennuyer ou vous faire perdre votre temps. Je me sentirais coupable encore plus!

Parlant de temps, il m'arrive souvent de le perdre en chemin lui! Et là, c'est vrai que la culpabilité embarque. Sans me demander la permission, elle saute dans le train de ma vie et me harcèle jusqu'à ce que je me décide d'arrêter.

Oui, arrêter de m'en faire. Arrêter de remettre à plus tard. Arrêter de regretter. Arrêter pour faire le plein. Arrêter pour faire le vide. Arrêt - Stop.

À bas la culpabilité qui ronge mon frein et me fait rouler trop vite. Il y a des limites à respecter pour rester vivante. Et il y a le temps qui n'attend que moi pour s'éprendre.

Ça y est, je suis conquise. Il n'en faut pas plus pour que je prenne ma plume (vous avez raison, j'embellis la réalité mais je trouve ça plus romantique que de pitonner sur un clavier d'ordi!) et que je fasse danser les mots sous mes doigts (définitivement je suis en amour!).

Écrire, quel plaisir! Pourquoi avoir attendu si longtemps? Ça fait tellement du bien! J'aurais dû prendre le temps avant. Mais je n'avais pas le temps. Mais si. Mais non.

Hé! Je te reconnais là! Sauf que cette fois-ci, tu n'auras pas le temps de te faufiler en moi. Pourquoi? 

Parce que je te fous mon pied au «cul... habilité» de mon nouveau savoir-vivre!