En
faisant mon tour de terrain ce matin, j'ai rencontré une branche. Ou plutôt un
lilas en devenir. En effet, les fleurs sont sur le point d'ouvrir malgré
qu'elles trônent sur une tige frêle. Quelle force de la nature, me suis-je dit!
Un modèle à suivre. Sans autre explication, c'est à ce moment-là que l'expression «se tailler une place» a pris un
nouveau sens en moi.
Parce
qu'à la base, n'est-ce pas difficile de se tailler une place dans notre
famille, notre école, notre société? N'est-ce pas difficile quand on veut être
«quelqu'un» et qu'on doit se construire un empire à partir de rien?
C'est
ce que je croyais. Pourtant, cette branche me prouve le contraire: une simple
taille de l'autre a suffit pour qu'elle prenne racine ailleurs. Avec les mêmes
attributs. Mais en étant unique.
Ce
qui me fascine dans cette démonstration, c'est le don de soi. Ou plus
naturellement ici, le «ça va de soi». D'une part, l'arbuste taillé ne s'est
probablement pas dit qu'on lui enlevait quelque chose de force, qu'il perdait
ainsi son identité ou qu'il deviendrait plus faible à cause de ça. Par
ailleurs, il ne s'est probablement pas dit non plus qu'une taille lui ferait du
bien, qu'il respirerait mieux ou qu'il gagnerait en vitalité...
Pourquoi
ne pas prendre exemple sur la nature alors? Bien sûr, je ne taillerai pas le
bras de ma mère ni celui du maire pour m'aider à prendre pied dans ma vie
quotidienne mais je peux m'inspirer de leurs expériences, de leur vécu et même
laisser le vent me souffler quelques semences.
Ceci
étant dit, que mon lilas prenne racine grâce à une graine ou grâce à une
branche m'importe peu. Par contre, je dois me faire à l 'idée: il ne deviendra
jamais un pommier. Même si j'adore les pommes! Là est l'essentiel. Pour lui,
comme pour moi. Simplement et naturellement, Être.
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