17 mai 2017

Se taille une place


En faisant mon tour de terrain ce matin, j'ai rencontré une branche. Ou plutôt un lilas en devenir. En effet, les fleurs sont sur le point d'ouvrir malgré qu'elles trônent sur une tige frêle. Quelle force de la nature, me suis-je dit! Un modèle à suivre. Sans autre explication, c'est à ce moment-là que l'expression «se tailler une place» a pris un nouveau sens en moi.

Parce qu'à la base, n'est-ce pas difficile de se tailler une place dans notre famille, notre école, notre société? N'est-ce pas difficile quand on veut être «quelqu'un» et qu'on doit se construire un empire à partir de rien?

C'est ce que je croyais. Pourtant, cette branche me prouve le contraire: une simple taille de l'autre a suffit pour qu'elle prenne racine ailleurs. Avec les mêmes attributs. Mais en étant unique.

Ce qui me fascine dans cette démonstration, c'est le don de soi. Ou plus naturellement ici, le «ça va de soi». D'une part, l'arbuste taillé ne s'est probablement pas dit qu'on lui enlevait quelque chose de force, qu'il perdait ainsi son identité ou qu'il deviendrait plus faible à cause de ça. Par ailleurs, il ne s'est probablement pas dit non plus qu'une taille lui ferait du bien, qu'il respirerait mieux ou qu'il gagnerait en vitalité...

Pourquoi ne pas prendre exemple sur la nature alors? Bien sûr, je ne taillerai pas le bras de ma mère ni celui du maire pour m'aider à prendre pied dans ma vie quotidienne mais je peux m'inspirer de leurs expériences, de leur vécu et même laisser le vent me souffler quelques semences.

Ceci étant dit, que mon lilas prenne racine grâce à une graine ou grâce à une branche m'importe peu. Par contre, je dois me faire à l 'idée: il ne deviendra jamais un pommier. Même si j'adore les pommes! Là est l'essentiel. Pour lui, comme pour moi. Simplement et naturellement, Être.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire