22 juin 2016

Les souliers messagers

Au fil des ans, des souliers orphelins se sont trouvés sur ma route et, à chaque fois, ils semblaient être là juste pour moi. Pour m'apporter un message. Pour m'indiquer une direction. Pour me confirmer que j'étais sur la bonne voie.

La preuve? Ce jour où le doute s'est introduit dans ma décision d'établir ma pratique privée en ville, il était là, sur la poubelle, pointant la porte d'entrée de mon nouveau bureau... Cette fois où j'ai levé les yeux au ciel parce que je ne me croyais pas capable de continuer un projet d'écriture et voir une paire de souliers suspendue sur le fil électrique... L'autre fois où je devais faire un changement important dans ma vie et que je résistais, je me suis retrouvée dans le même espace de stationnement qu'une vieille paire de souliers, visiblement laissée là après que son propriétaire eut acheté de nouvelles chaussures...
Cette fois-ci, le soulier m'a pris par surprise. Tout allait bien. Sur l'eau, je filais le parfait bonheur. Quand je l'ai aperçu, je n'en croyais pas mes yeux. Mais que faisait-il sur cette pente déserte au bord de la rivière? Et moi, comment avais-je pu poser les yeux sur lui d'aussi loin alors que je me baladais tout bonnement en kayak?

Peut-être était-ce une illusion d'optique? Non. Quand je me suis approchée de lui, il était bien là, plus «vivant» que jamais. On aurait dit qu'il m'attendait pour qu'on puisse immortaliser cette rencontre inespérée. Mais quel message voulait-il me transmettre? Sur le moment, je n'ai pas su. Et quand j'ai voulu poser mon regard à nouveau sur lui pour qu'il m'en dise plus, je ne l'ai jamais retrouvé...
 
Aujourd'hui, une pensée s'est introduite dans ma tête. Cher soulier messager, merci pour ton cadeau. J'avais bien besoin de faire un autre pas vers moi.

8 juin 2016

Un défi, un éléphant et une petite fille

«Ce n'est pas toujours la taille de l'objectif qui définit la grandeur de la victoire» - Mathieu L'Etoile
                                     
Samedi dernier, je me suis mise au défi. Pour certains, c'était une partie de plaisir. Pour moi, c'était un supplice. Heureusement, mon amie Marie-Josée a bien voulu partager une table avec moi. Sans elle, ma motivation n'aurait jamais été à la hauteur de mon ambition. Merci mon amie.
De quoi je parle? De la grande vente-débarras organisée dans mon patelin. «C'était juste ça ton défi?», que j'entends à travers votre pensée. À moins que ce ne soit moi qui porte un jugement? Oui, j'admets, je suis remplie de préjugés. Ça ne fait pas de moi une moins bonne personne sauf que...

Oui, pour le meilleur et pour le pire de moi-même, je me suis dépassée. Avant l'événement: sélectionner les objets à vendre, dépoussiérer le tout avec amour (oui, oui!), étiqueter, faire les boîtes, penser au change, aux sacs et alouette!  Le jour J: charger l'auto, décharger l'auto, vider les boîtes, placer le tout sur la table, rester patiente malgré tout ce qui ne va pas comme je veux, sourire à tout le monde, même à ceux qui ne prennent pas le temps de me regarder et qui osent «barguiner» alors que c'est déjà donné...  Après: remettre dans les boîtes ce qui n'a pas trouvé preneur, charger l'auto, décharger l'auto et remplir la maison à nouveau!

Fière, je le suis. Car j'ai réussi. Avec de l'aide, oui, mais j'ai réussi et c'est une expérience que je garderai en mémoire longtemps. Pourquoi? Pour être certaine de ne pas faire le même défi deux fois! Sans blague, j'ai fait de merveilleuses rencontres en ce samedi plus que parfait. Il y a eu de gentilles personnes qui ont pris mon message Facebook au sérieux (j'avais annoncé mon défi mentionnant que je n'aimais pas vraiment les ventes de garage) et qui sont venues m'encourager et/ou chercher leur sourire gratis (chose promise, chose due!). Il y a eu des visiteurs, des acheteurs, petits et grands, des bénévoles dévoués, des amuseurs publiques et j'en oublie.
Mais ce n'est pas tout. En fait, sans vouloir enlever le mérite à ceux et celles que je viens d'énumérer, ce n'est rien. Mon «tout», c'est la présence, le regard, la douceur, l'amour d'une petite fille pour le bibelot éléphant qui se trouvait sur ma table. Mon «tout», ce sont les étoiles dans les yeux de la petite et son élan du cœur en portant l'éléphant contre sa joue à deux mains quand je l'ai rattrapée pour le lui offrir... Cette âme m'a émue, sa gratitude aussi. Elle n'a rien demandé. Elle m'a tout offert. Ça valait un million. Oui, ça valait le défi que je m'étais donné. Merci la Vie.

Merci aussi à toi, Anika, photographe passionnée, qui a su capter un autre moment magique avec l'ange qui a croisé mon chemin ce jour-là. Quelle chance de pouvoir garder un si précieux souvenir en photo!
Vous voyez ce visage dans le miroir? C'est Gratitude.

Crédit photo: Anika Racine, Photographe